Exemple d'une nouvelle complète

Exemple d'une nouvelle complète

Vous cherchez un cadeau inoubliable, poétique et 100% fait main ? Vous trouverez ci-dessous une nouvelle de 1000 mots écrite pour les 30 ans d'une amie dans le cadre d'Écris-moi un souvenir.

Il s'agit ici de vous donner un exemple d'une nouvelle entièrement rédigée pour que vous découvriez davantage mon style. Cette nouvelle est publiée ici uniquement grâce à l'accord de la destinatrice.

Toutes les nouvelles écrites dans le cadre d'Écris-moi un souvenir sont uniques et confidentielles, elles ne sont jamais diffusées sans votre consentement écrit.

"Les horizons espérés"

De Sarah, pour Cécile, 2023

"La cloison en bois t’offre un chemin vers l’horizon. Tu te faufiles entre les barrières qui ont vu passer tant d’âmes agitées, tant d’âmes pressées de s’élancer. Des grains de sable se coincent dans tes chaussures et d’autres montent vers le ciel à chaque bourrasque, happés par le bleu du ciel qui se reflète dans les vagues. Le mistral se lève.

Ta planche glisse sous ton bras à chaque mouvement, tu la plaques bien contre toi. Derrière, elles te suivent, tu les entends à peine mais tu décèles des chuchotements lointains. Des secrets sous le soleil de l’étang de Berre.

Les premiers sont déjà là depuis quelques heures, mimant les grains de plage et s’élançant à leur tour vers les astres. On entre sur le littoral du Jaï presque comme dans un lieu sacré. On enchaîne les rituels, les prières païennes, la communion avec les éléments. L’air, l’eau, la terre. Et le feu qui brûle en vous. L’urgence de bondir dans les vagues, de caresser les rayons tel Icare.

Malgré les murmures, les frottements de planches, les fermetures des combinaisons, les pieds qui s’enfoncent dans le sable et le bruit de l’écume qui claque contre le sol - règne un silence interdit. Une parenthèse que l’on ne veut pas refermer, une bulle qui n’a pas encore éclaté.

Vous vous glissez discrètement, telles des équilibristes, entre les groupes déjà disposés près de l’eau. Ne pas perturber la sérénité du moment.

Julie se penche sur sa planche, Mathilde aide Anne-Claire à remonter la glissière dans son dos. Tu regardes les ombres jaillir entre les flots, les ailes multicolores les emporter un peu plus haut vers le ciel. Et tu souris.

Il y a cette même pulsation régulière sous ta poitrine quand tu arrives ici ou sur les autres plages du Maroc, de Corse ou de la côte où tu as posé ton matériel. Une pulsation rassurante, tu es là où tu aimes être, là où tu dois être.

Tu te retournes et vois leurs cheveux relevés, leur tenue attachée, leur regard concentré. Une routine s’installe depuis vos premières fois, une cérémonie familière. Elles brillent comme les ondes marines au soleil.

Vous avancez à pas sereins vers l’entrée de votre palais glacé. En ce début de saison, la mer est encore fraîche. Tu sais ce qui t’attend. Un moment pour toi, où tu mets de côté tes pensées grises et te concentres sur l’ici et le maintenant. Les sensations sur ton corps, l’impact sur ton esprit. Tu aimes partager ce moment avec elles, les accueillir dans ton écrin privé, ton salon de thé à toi. Les vagues sont à tout le monde mais pourtant, quand tu sens l’eau piquer tes genoux, tu te sens seule au monde.

Tu rebondis contre les courants qui ondulent, manœuvres ton instrument au gré du vent. Tu surplombes la baie de Jaï.

Les gouttes viennent s’attacher sur tes joues rosies par le souffle marin, comme des coquillages à leur rocher maternel. Elles sont autant de paillettes qui te couvrent de lumière. Tu es reine.

Il y a une puissance en toi. Un calme si doux qui se mêle à une tempête. Tu pourrais certainement soulever des montagnes, protester contre les injustices, te lever pour ce qui compte pour toi.

Ceux qui comptent pour toi. Ton cortège fidèle, le village qui t’élève. De Marseille à Paris, au gré de tes voyages et tes envies, tu fais naître des amitiés, protèges ta famille et fais grandir les tiens à tes côtés. Tu es le port d’attache des coquillages lumineux. Celle qui rassemble, qui fait de la vie une fête.

Et puis parfois les pensées grises, celles qui encombrent ta poitrine et que tu caches à tes proches. Ce besoin constant de les préserver, de ne leur montrer que le beau.

Tes amies s’avancent vers toi, ondulent entre les flots. Elles font partie de ton royaume, de ton armée silencieuse, là pour te protéger toi aussi. Glisser des fleurs dans les canons et des poussières d’étoiles sur tes pensées grises. Tu t’ouvres, comme l’aile se penche au vent.

Il n’a pas toujours été simple d’accepter cette main qui prend la tienne. Aujourd’hui, tu comprends si bien l’énergie qu’ils t’offrent, l’éclat de la troupe qui te soutient.

Le ciel se pare de rose, se drape d’orangé. Peintures de guerre, paillettes de vie. Être celle qui avance mais prend son temps, celle qui illumine mais accepte son jardin privé.

Vous avancez ensemble vers le sable mouillé, les cheveux emmêlés et la gorge asséchée. Il est temps de rentrer, briser la coquille rassurante.

Ta tête se pose contre la vitre de la voiture, tu te laisses bercer par le roulis sur le bitume. Et tu les vois tous. Leurs visages ronds penchés vers le tien, comme si tu venais de naître. Dans leurs yeux, tu es là aussi à ta place. Alex te prend la main, la presse dans la sienne. Tu n’es pas seule.

Il y a les horizons que l’on voit et ceux que l’on espère. Les horizons de la plage du Jaï et ceux de la vie. L’étendue de sable s’éloigne au fond, les vagues s’apaisent et attendent sagement ton retour. Elles discutent devant, pensent sûrement que tu dors profondément. C’est ici ton cocon, ta toile de douceur, celle que tu as patiemment tissée des liens que tu entretiens. Comme un patchwork, les habitants de ton village sont des êtres qui se déploient aussi ailleurs - dans d’autres villes - mais pourtant si proches de ton cœur.

Tu te sens nostalgique d’un passé que tu n’as pas connu, un passé qui semble inachevé, une illusion dans les dunes. Tu vois les âmes qui t’entourent dans des situations que vous n’avez pas vécu. Peut-être une fenêtre sur l’avenir, une ouverture sur les horizons espérés. Le simple souhait d’être heureuse et qu’elles le soient à leur tour. "
Photo livret de face avec des fleurs jaunes

Cadeau sur-mesure

Si vous voulez surprendre vos proches avec un cadeau émouvant et unique, c'est par ici :

Je commande